La deuxième session de formateurs-accompagnateurs en Approche Par les Compétences (APC) s’est déroulée du 13 janvier au 17 janvier et du 10 février au 14 février 2014 à l’école d’application de sécurité civile (EcASC). En effet, l’APC, a pour principe l’accompagnement des stagiaires dans leur développement professionnel. Cela implique de fait, un changement de posture de la part du formateur. C’est la raison pour laquelle la première semaine est consacrée essentiellement à la mise en oeuvre d’une réflexion collective sur leurs pratiques et à la construction d’une représentation plus précise d’un formateur-accompagnateur. La deuxième semaine est consacrée au développement des compétences des formateurs dans la construction de mises en situation professionnelle (MSP) et d’ateliers pédagogiques personnalisés (APP). L’APC a pour but la construction, le développement et le maintien des compétences des sapeurs-pompiers pour garantir une efficacité opérationnelle constante dans le respect des valeurs.
Vous trouverez ci-dessous des témoignages de formateurs et/ou responsables de formation qui ont suivi ce stage.
Il s’agit de décortiquer nos méthodes de formations habituelles basées sur la PPO* pour petit à petit voir le changement de la méthode en insistant sur les compétences de l’humain atteindre les performances escomptées par le biais des MSP. La compréhension des compétences s’est faite rapidement ce qui m’a amenée à voir l’importance des performances.
Essentiellement sur le terrain la deuxième semaine pour des MSP nombreuses et variées et en tenue 41 et 41 bis est un atout dans l’évolution de cette méthode.
Cette formation m’a amenée vers la conduite du débriefing qui est un moment d’échange, mais difficile au départ car il faut prêter une attention toute particulière aux vocabulaires et aux tournures de phrases.
Ce moment m’a appris à changer ma posture verbale pour aller à l’essentiel de la performance et en cas de difficultés d’un stagiaire le ramener à la confiance par des APP. Cette méthode me paraît bénéfique dans la formation SP. Elle est plus près de la réalité de nos interventions.
La durée (2 semaines) permet au formateur que je suis d’évoluer et de mieux apprécier cette nouvelle pratique.
Je pense qu’il faut continuer dans cette voie pour oublier le : « On fera comme si … »
* PPO : Pédagogie Par Objectif
Lieutenant Roselyne KAYAMARE, adjoint au chef du groupement formation et responsable de l’EDIS 51
L’organisation en deux périodes avec une remise à disposition permet de digérer l’effet de remise en question des pratiques issu de la 1ère semaine.
Le nécessaire changement de posture permettant l’émergence de la compétence a résonné dés la 1ère semaine en moi.
Je pensais que ce serait plus facile à appliquer lors de la session sur le débriefing.
La 2ème semaine a permis de renforcer ma conviction de changement. Elle a aussi laissé en moi un sentiment de frustration d’être aussi peu efficace dans la mise en oeuvre de la technique de débriefing.
Je me rends compte que le processus de changement est engagé en moi. Je me rends compte que ce n’est que le début.
Commandant Olivier PIEDECOQ, chef de groupement formation du SDIS 11 et formateur RCH 3 à l’EcASC
La 1ère semaine m’a permis de prendre conscience de ma posture en tant que formateur et en tant qu’individu.
Cette prise de conscience a engendré des modifications dans ma manière de communiquer au quotidien et d’être plus attentif à la recherche de ce que veut dire la personne avec qui je dialogue.
Par ailleurs, j’ai pu mesurer tant l’intérêt d’être mis dans des situations réalistes et tant le sens que cela donne à la formation.
De même, cette mise en place de débriefing en lien avec la démarche globale de l’APC est très pertinente et a nécessité un travail important de ma part. J’ai passé deux semaines très intéressantes avec un groupe motivé et je suis impatient de mettre ces nouvelles compétences au profit de la discipline que j’anime.
Capitaine Jean-Jacques GRENAUD, chef du centre national des activités nautiques – EcASC
Ces deux semaines ont été très enrichissantes sur le plan professionnel, mais aussi sur le plan personnel.
Dans le cadre professionnel, une fois la phase de déconstruction entamée, ce stage m’a permis d’appréhender ce virage qui me semble incontournable.
Mettre l’apprenant au centre des préoccupations et partir du travail sont des éléments tellement logiques et évidents que je me demande pourquoi ils n’émergent que maintenant.
Ces notions vont aussi me servir dans mon quotidien de Chef de Centre sur la mise en oeuvre de ces techniques qui me permettra sûrement d’améliorer les performances du personnel placé sous ma responsabilité et de maintenir une ambiance sereine dans le CIS.
Sur le plan personnel, la communication non violente, la positivité, sont des outils de communication qui vont sans doute participer à maintenir une communication avec mon épouse et mes enfants. Cela m’aidera à les accompagner dans leur construction personnelle et non à leur imposer mes choix.
Merci pour ces deux semaines qui m’ont fait progresser en tant qu’adulte et en tant que personne.
Lieutenant de vaisseau Stéphane VINCENT, chef du CIS de Saint-JUST (BMPM) Marseille et formateur RCH 3 à l’EcASC
L’implication dans cette formation APC a été permise au travers de mes activités de formateurs RCH3 au sein de l’ECASC depuis 2009. La conviction de l’inadaptation du processus global de formation actuel, généralement centrée sur les savoirs m’était déjà acquise. En effet, au sein de mon unité opérationnelle, une démarche de recentrage des FMAPA sur uniquement de la pratique et sur un mode de « débriefing » plus adapté, a été mise en place avec succès.
Pour autant, il m’apparait après avoir suivi cette formation APC :
- il s’agit d’un bouleversement des méthodes et pratiques qui doit s’opérer en profondeur au sein du SDIS ;
- une remise en cause des pratiques tendant à demander une implication plus importante des formateurs-accompagnateurs, mais surtout des stagiaires-apprenants tendant dans la phase transitoire à un rejet des pratiques compte-tenu du fonctionnement à flux tendu dans les SDIS ;
- une nécessité d’expérimenter très rapidement et de façon pragmatique le processus en simplifiant les formations actuelles, revenant à des phases pratiques dans un premier temps, élaborant et utilisant les outils de l’APC (MSP / APP / débriefing) à l’ensemble du cursus de professionnalisation dans un second temps ;
- le positionnement du formateur en tant qu’accompagnateur en évitant en premier lieu de tomber dans les travers connus du dirigisme, des certitudes ;
- l’inversion de certaines pratiques « réflexes » pouvant être source de dangers et la responsabilisation à tous niveaux des intervenants.
J’éprouve encore quelques difficultés à verbaliser certaines idées au débriefing mais je suis convaincu de la
méthode.
Capitaine Sylvain BESSON, adjoint au chef du CSP de MARTIGUES (SDIS 13) et formateur RCH 3 à l’EcASC