A l’occasion du forum des cadres du secours en milieu périlleux et montagne organisé par l’ECASC chez la Société PETZL à Crolles (38), le capitaine Guy POURCHOT a présenté les premiers résultats de l’expérimentation « drones » du Centre National de Formation GRIMP.
Le drone, comme le rappelle le Chef du CNF GRIMP. « se positionne comme outil complémentaire au service des interventions en milieu périlleux et montagne ». Le Centre de Florac (48) – et ses 350 mises en situation annuelles – pouvait être le laboratoire idéal d’expérimentation.
C’est à ce titre, qu’en octobre 2015 ont débuté les tests avec les moyens de l’ECASC pour pousser la réflexion et faire évoluer notre spécialité à l’aide de ces nouvelles technologies disponibles.
Dès les premières sorties, nous avons très vites compris que le vecteur drone pouvait trouver toute sa place dans le champ de l’aide à la décision. Repérer la ou les victime(s) non visible(s) à l’arrivée des secours, marquer sa position ou bien encore visualiser l’axe d’engagement des personnels sont quelques-unes des applications fortes utiles. Très souvent, l’importance du couvert végétal, le calcul de la distance de la victime, le profil du terrain sont des données que l’appareil peut très vite renseigner. Une vision aérienne qui facilite grandement la reconnaissance avant l’engagement des moyens.
Mais les avantages mesurés se portent également sur l’intervention et l’action du secours avec le Guidage des SP et/ou spécialistes vers la victime. Et Guy POURCHOT de préciser « S’il permet de réduire le risque de chutes de pierre en terrain naturel accidenté, – il s’avère décisif pour les choix et tactiques d’intervention, l’axe de sortie de la civière par exemple, mais nous avons pu tester également des manœuvres de passage de cordes et franchissement d’obstacles (80m) très prometteuses ».
Pour les activités et les spécialités GRIMP, les perspectives ne manquent pas et il sera procédé à de nouveaux tests. Il nous faudra « adapter la conception de l’appareil à la nécessité de nos missions en partenariat avec les fabricants et les utilisateurs SP qui travaillent avec ces outils » mais aussi « élaborer des protocoles d’engagement opérationnel ».
Le CNF GRIMP souhaite en tout cas développer ses compétences grâce aux mises en situation professionnelles et retours d’expériences et le test de drones plus performants.
Au stade de l’expérimentation les bilans sont déjà très positifs car les drones permettent des gains de temps pour la prise en charge de la victime mais des contraintes demeurent : météo, vent, pluie, règlementation…
« Ce dispositif reste un outil à développer qui ne peut se substituer aux techniques que nous maîtrisons déjà mais qui devrait sans aucun doute faire évoluer nos pratiques et trouver toute sa place lors de nos interventions ».