Le Directeur Général de la Protection Civile de Djibouti, le Colonel Mahamoud Moussa Mahamoud, nous faisait l’honneur d’une visite hier à Valabre. Djibouti est un pays tête de pont en Afrique de l’Est avec de grandes attentes pour la formation des Pompiers en matière de GRIMP, sauvetage et déblaiement. Il nous détaille ici les objectifs de cette visite.

Pouvez-vous nous rappeler l’objectif de votre venue à Valabre ?

Mahmoud Moussa Mahamoud : Je suis ici pour faire une mission de reconnaissance afin de renouer avec la coopération française et les Sapeurs-Pompiers français pour que mes sous-officiers, mes officiers et les hommes de rang puissent venir en France pour la formation tout azimut.

Nos spécialités vous intéressent aussi, depuis votre arrivée, vous vous êtes rendu sur plusieurs sites pour les découvrir…

MMM : Effectivement je suis passé hier à Marseille pour rencontrer l’Amirauté, puis à l’Ecole Nationale des Officiers de Sapeurs-pompiers. Et aujourd’hui à Valabre. Pour tout vous dire, je suis un ancien élève Officier de l’Ecole nationale des Officiers de Sapeurs-pompiers de la 27ème promotion dont je suis fier. Et si je suis aujourd’hui à la tête de cette organisation dans mon pays, à Djibouti, c’est que j’ai bien été formé.

Donc je reviens, une vingtaine d’années plus tard, pour relancer ici les bases d’une coopération fructueuse avec la France, pays au sein duquel je suis fier d’être formé.

Pour quelles spécialités êtes-vous le plus demandeur ?

MMM : Surtout le GRIMP et le Sauvetage Déblaiement, parce que Djibouti est une plaque tectonique qui a tendance à s’écarter, comme vous le savez, du continent africain, c’est ce qu’on appelle le Rift.

Nous sommes donc très demandeurs pour la recherche, pour tout ce qui est Sauvetage Déblaiement pour le personnel Sous-Officier et aussi pour tout ce qui est sauvetage aquatique pour les plongeurs.

Que retenez-vous de votre visite à Valabre ?

MMM : J’étais venu ici, au moment où Valabre se mettait en place, dans le cadre des écoles d’officiers. Je suis aujourd’hui vraiment étonné et impressionné de la grandeur de l’école de Valabre. Je peux vous assurer que je ferai le nécessaire pour pouvoir amener mes hommes à être formés ici. Je suis étonné de la capacité d’accueil, des structures qui sont mises en place aussi vite et des nouvelles donnes qui existent aussi, à savoir la géolocalisation, tout ce qui est simulation en informatique, avec les pilotes… Cela n’existait pas en 1991. Valabre était limitée par les moyens, mais désormais de nouvelles technologies existent. Je trouve tout ceci intéressant et j’aimerais en faire profiter mes hommes ainsi que la République de Djibouti dont je suis le Directeur National en matière de Sécurité Civile.

Pouvez-vous nous rappeler votre organisation à Djibouti ?

MMM : Actuellement nous sommes 300 pompiers. Nous essayons de mettre beaucoup plus de personnel et de développer dans tous les domaines les risques technologiques et radiologiques. Nous sommes une porte d’entrée de secours pour tous les pays africains de l’est qui sont à l’arrière chez nous. Par exemple, un grand pays qui est l’Ethiopie et d’autres comme le Rwanda et le Soudan peuvent servir de base arrière pour amener tout le matériel de l’Europe, de l’Asie.

C’est très important, pour la Sécurité civile et les Sapeurs-pompiers de Djibouti, d’être à la hauteur et de pouvoir subvenir à tous ces besoins-là.

Propos recueillis par Luc LANGERON