Suites et fin
L’année 2012 se termine et avec elle se clôture un programme européen de grande ampleur : EUFOFINET (Réseau Européen des Incendies de Forêts).
Pas moins de 13 partenaires* et 27 mois d’intenses collaborations pour un programme ambitieux : le transfert des bonnes pratiques pour améliorer les politiques nationales et régionales en matière de prévention et de gestion des risques feux de forêt.
L’ENTENTE, opérateur technique avec l’Office National de Forêts (ONF) pour le programme, avait la lourde tache de programmer les échanges d’expériences.
Parmi les partenaires comme a pu le rappeler M.Yvon DUCHE, référent national DFCI à l’ONF, « tous n’ont pas les mêmes problématiques et tactiques incendies : certains comme le Royaume Uni connaissent des feux de land, d’autres comme les pays du nord de l’Europe n’ont pas encore de stratégie « FDF » et quelques-uns sont déjà dans une anticipation poussée ». Cette hétérogénéité face à la question de l’incendie était le point de départ du programme, avec également en toile de fond l’année 2007 et ses bilans dramatiques en Grèce, au Portugal et en Espagne.
Donneur et receveur
Bien qu’il n’est jamais été question d’imposer une seule doctrine au plan européen, tous les partenaires se félicitent d’une mise en commun des pratiques, d’une mise à plat des vocabulaires techniques et des organisations très éclairantes pour chacun. Avant tout, pour partager, il fallait d’abord se comprendre. Très vite s’est imposée l’idée d’un glossaire complet (qui sera bientôt dans une version anglo-française) qui illustre parfaitement les organisations de chacun des pays.
Ainsi deux catégories de partenaires se sont imbriquées. Les receveurs, désireux de transférer des systèmes opérationnels et les donneurs, susceptibles de faciliter l’adaptation et la mise en place de bonnes pratiques.
5 bonnes pratiques
Les premiers tours de table entre les partenaires ont permis de dégager 5 bonnes pratiques à retenir : Stratégies d’intervention (feux naissants et techniques d’intervention), formation avec les outils de simulation, innovation technologique (cartographie des aléas et détection), prévention et enfin restauration des terrains incendiés.
Le Commandant Jean Pierre BLANC, mandaté sur le programme par l’Entente et l’ECASC, était très mobilisé sur plusieurs sujets en relation avec les activités des sapeurs-pompiers français. « EUFOFINET a permis de relancer la réflexion sur la fonction officier de sécurité qui, jusqu’à présent, s’est très peu diffusée en France. La culture anglo-saxonne est sur ce point plus en pointe. Les suites du programme permettront sans doute de faire aboutir une doctrine, un guide national des techniques professionnelles et pourquoi pas un référenciel pédagogique pour de futures formations.
Autres sujet d’intérêt pour l’Ecole de Valabre : la diffusion de son outil de simulation qui fait de la France un « donneur » très en pointe. Plusieurs délégations du programme sont venues se former à l’Ecole d’Application de Sécurité Civile (ECASC) de Valabre et ont déjà retenu des semaines en 2013.
Pour le colonel Jean Marc BEDOGNI, Directeur de l’ECASC, qui accueillait les participants nombreux au séminaire régional de restitution du 17 décembre dernier : « La question de l’ après est toujours posée à la fin d’un programme européen. Avec les suites d’EUFOFINET une chose est sûre : les collaborations européennes sur la gestion des risques n’ont pas fini d’essaimer : création d’une base de données européennes, développement de la simulation, de la modélisation, sont quelques-unes des pistes de travail qui s’ouvrent pour 2013 et les années suivantes ».
Prolongements
Pour les représentants des SDIS de France et de l’ONF, EUFOFINET sera prolongé par de nouvelles stratégies de détection (tests caméra par exemple), le réinvestissement de tactiques anciennes (lutte à pieds, feux tactiques et forestage…).
Tous ont pu conclure sur une nécessité. Même si la France peut se targuer d’avoir un dispositif opérationnel efficace et approuvé, il serait très dommageable de baisser la garde et d’oublier de diffuser la doctrine sur son propre territoire qui tôt ou tard sera sous un risque incendie élargi. Il sera par ailleurs nécessaire de légitimer les tactiques de lutte par la mise en place de stratégies d’évaluation des enjeux protégés. Dans un autre domaine, celui des grandes coupures par exemple, trop peu d’exercices sont encore réalisés pour qualifier les intervenants sur ces dispositifs.
Pour l’ENTENTE enfin et dans le prolongement du programme, deux réflexions importantes seront conduites. Le test d’un gel préventif (une émulsion) pour la sécurisation de points sensibles et les approfondissements de la fonction d’officier de sécurité qui, rappelons-le, n’est ni un agent de justice ni une fonction qui empêcherait le commandant des opérations de secours de jouer normalement le rôle qui lui est dévolu.
* Liste des partenaires du programme EUFOFINET
- L’union locale des municipalités et des conseils municipaux de l’Attique, PEDA, coordinateur (Grèce),
- La région de Toscane (Italie)
- L’ENTENTE pour la forêt méditerranéenne (France)
- L’Office National des Forêts (France)
- Le Centre National des Forêts (Slovaquie)
- Le Centre de service du bois et des forêts de Castilla Y Léon (Espagne)
- La Région Nord de l’Égée (Grèce)
- La Région de Thessalie (Grèce)
- La Région de l’Epire (Grèce)
- L’Académie Galicienne de Sécurité Publique (Espagne)
- Le Service Départemental d’Incendie et de Secours de Frederikssund-Halsnaes (Danemark)
- L’Institut de recherche Forestier (Pologne)
- Le Service d’Incendie et de Secours de Northumberland (Angleterre)
Pour plus d’informations sur le projet, vous pouvez consulter le site Web dédié www.eufofinet.eu ou le chargé du projet de l’ENTENTE :
Commandant Jean-Pierre BLANC
ENTENTE pour la forêt méditerranéenne
Département formation ECASC
Domaine de VALABRE
13120 GARDANNE France
jp.blanc@valabre.com