Propos recueillis par Luc LANGERON

Master International – Valabre

LL. : Intervenant régulier à Valabre, vous êtes mobilisé pour ce Master international. Rappelez-nous les contours de cette formation ?

Lt Col NF : C’est une formation assez particulière dans la mesure où on a un public qui est très différent, d’une part parce qu’il est originaire de pays étrangers, notamment d’Asie du Sud-est, d’autre part parce qu’on a des profils très différents avec des forestiers, des scientifiques et aussi des pompiers assez pluridisciplinaires, une approche très intéressante qui est en construction. Chaque année on apporte des petites touches pour essayer d’améliorer notre réponse aux formations. Cette semaine est consacrée à la sécurité civile à laquelle contribuent différents SDIS de la zone sud. Nous alternons différents modules, des modules plus scientifiques, des modules plus terrain…

LL. : Cette formation s’inscrit dans le temps long ?

Lt Col NF : À Valabre, c’est une semaine. Et après le programme va différer selon les profils. Mais c’est un programme sur plusieurs mois pour des ingénieurs-forestiers, gestionnaires de domaines forestiers, comme des officiers de sapeurs-pompiers intervenants.

LL. : J’imagine que l’approche est très étendue ?

Lt Col NF : La dénomination, c’est gestion intégrée des feux de forêts. C’est toute l’approche de gestion forestière, du domaine de la prévention jusqu’à la gestion et à faire face aussi aux feux de forêts. Une approche donc très très large, à la fois scientifique et technique, qui est ouverte aux stagiaires étrangers mais aussi français pour une formation assez unique.

LL. : Pour cette semaine à Valabre, le focus est fait sur l’incendie et la doctrine de lutte ?

Lt Col NF : Le propos cette semaine est de présenter essentiellement le comportement du feu, comment un feu va se propager dans l’espace et dans le temps et quelle réponse opérationnelle apporter. En une semaine, on ne va pas en faire des supers commandants des opérations de secours mais ils vont apprendre les bases pour avoir une compréhension de l’évolution d’un feu et de la façon de lutter contre ce feu. Sachant que dans chaque pays, la réponse peut être un peu différente en fonction des moyens disponibles et de la topographie et de la situation locale.

LL. : Parce que l’arrière-plan, c’est la diffusion de la doctrine française ?

Lt Col NF : C’est un moyen de diffuser la doctrine française mais aussi d’échanger pour être demain en capacité d’aller contribuer à un effort local si jamais on devait être engagé à l’étranger.

LL. : Plus personnellement pour vous, parlez-nous de votre motivation sur cette séquence ?

Lt Col NF : La saveur, c’est qu’on a un public qui est totalement différent de celui auquel on a l’habitude de se confronter, qu’il faut assurer les cours en anglais, ce qui n’est pas toujours facile, mais c’est nécessaire et cela nous permet de se préparer aussi à faire des missions à l’international ou d’accueillir des renforts internationaux puisque ça devient de plus en plus fréquent.

LL. : Et le faire à Valabre, il n’y a pas de hasard, évidemment…

Lt Col NF : C’est le sens de l’histoire depuis le début… le feu de forêt est né ici et les échanges se font ici… on est à l’endroit idéal !

Atelier en équipe de MASTER « Gestion intégrée du feu »